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L’Atelier de l’Avenir – une rencontre entre l’économie sociale et l’économie classique.

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Passer d’une carrière dans une entreprise d’économie classique à un poste dans une entreprise d’économie sociale vous semble farfelu ? Thierry Beguin, fraichement arrivé dans l’équipe de l’Atelier de l’Avenir en tant que Business Unit Manager, vous prouvera que c’est possible ! Quel est son parcours ? Quels intérêts communs entre les deux économies ? Que peuvent-elles mutuellement s’apporter ? Comment l’économie sociale est-elle perçue de l’extérieur ? Intrigué·es, nous l’avons interrogé pour vous.

 

L’Atelier de l’Avenir, filiale des Ateliers du Monceau (ETA), a pour objectif de créer de l’emploi à destination de personnes en situation de handicap, principalement sourdes et malentendantes. L’entreprise créée par Alain Klinkenberg en 2009 est spécialisée dans la construction ossature bois. Autonomie et intégration sociale sont des valeurs essentielles de l’entreprise… et de l’économie sociale !

Avec comme bagage une formation de droit, six ans de métier d’avocat en droit de la construction et une spécialisation dans les marchés publics, Thierry Beguin est engagé par WUST, une entreprise générale de construction. Il y occupe le poste de directeur administratif puis de directeur général adjoint et enfin directeur général de 2018 à février 2021. Son arrivée à l’Atelier de l’Avenir est donc tout récente !

 

 Une nouvelle orientation

Nous avons tous ressenti cela au moins une fois dans notre vie : cette petite voix qui murmure dans un coin de notre esprit «si l’occasion se présente, j’aimerais m’orienter dans cette voie». Et puis le l’opportunité vous est offerte. «Une fois mon précédent contrat terminé, Alain Klinkenberg m’a fait part de son besoin de trouver un nouveau Business Unit Manager pour l’Atelier de l’Avenir. Je n’ai pas tardé à accepter malgré un changement complet d’orientation et de conditions de travail. J’ai toujours eu en tête d’un jour  m’impliquer dans un projet humain et social» explique-t-il, entamant seulement sa période d’apprentissage au sein de l’économie sociale. Il complète : «Ce que je peux apporter, c’est ma connaissance du métier de la construction, du secteur et de ses acteurs importants comme les prospects et clients potentiels».

 

Classique et social : des convergences

La principale différence entre l’économie classique et l’économie sociale est sa volonté de placer l’humain avant la rentabilité financière. Cela n’empêche pas l’entreprise d’économie sociale d’avoir des exigences de qualité, de délais et une certaine compétitivité : «Les contraintes sont là et l’organisation de l’entreprise ainsi que son action commerciale sont comparables à celles d’une entreprise d’économie classique. Nous sommes tenus de produire à des conditions et de qualité comparable à celles de l’économie classique. Autrement, nous aurons du mal à développer notre activité et garder en vue notre objectif premier qui est l’emploi des personnes désavantagées. C’est un jeu d’équilibre car nous ne pouvons pas non plus tout automatiser dans notre chaine de production sous peine de ne pas être en cohérence par rapport à notre mission».

 

Les a priori ont la peau dure

Nombreuses sont les idées reçues sur l’économie sociale. On pourrait penser que les entreprises y sont de taille réduite, que seules des entreprises d’insertion ou de formation par le travail la composent, qu’elle est très peu vertueuse, etc. Ayant été actif dans l’économie classique durant plusieurs années, Thierry Beguin constate: «Dans l’économie classique, les personnes qui ne sont pas familières avec l’économie sociale ont tendance à croire que c’est une économie peu professionnelle. Bien évidemment, c’est une fausse conception due à une méconnaissance. Le manque de professionnalisme est présent partout». Face à ce constat, comment créer des ponts? Est-il par ailleurs judicieux de le faire? «L’Atelier de l’Avenir travaille pour des entreprises classiques. Et celles-ci reviennent régulièrement vers nous pour collaborer. L’économie sociale ne doit pas avoir peur de dire qui elle est, ce qu’elle fait, montrer qu’elle regorge de compétences diverses. Aller à la rencontre de l’économie classique est selon moi la meilleure façon de remédier aux mauvaises représentations qu’on peut en avoir» affirme-t-il.

Nous en avons un exemple d’ailleurs en interne chez SAW-B via Laurent Drousie, notre facilitateur clauses sociales dans les marchés publics et animateur économique, qui suit de près le dossier Renowatt initié par le gouvernement wallon (audits et études en vue de conclure des marchés de services et de travaux pour la rénovation des bâtiments publics) aux côtés de l’Atelier de l’Avenir. L’idée est d’aborder ces marchés ensemble, dans une volonté d’être plus complets et plus forts via des convergences entre économie classique et sociale.

 

L’économie sociale à vitesse supérieure ?

«Mon rôle à l’avenir, mon objectif, est de développer l’activité de l’Atelier après des années de mise au point et d’amélioration des produits. Les fondations et le terreau pour grandir sont là car le travail en amont a été bien réalisé. A présent, il est temps de passer à une vitesse supérieure aux niveaux commercial et de production. Si nous parvenons à nous développer davantage, l’Atelier pourra grandir et ainsi employer plus. Nous entamons la phase suivante qui est de se faire connaitre et donner satisfaction aux clients … et à nos employés !»

 

Le plus de Thierry Béguin…

Lorsqu’il a intégré sa nouvelle équipe, Thierry Beguin fut témoin de la satisfaction qui se lisait sur les visages du personnel de l’Atelier. «L’environnement de travail que nous mettons en place pour les personnes que nous employons porte ses fruits. Ils et elles y sont heureux·ses» nous confie-t-il. Dans l’approche de la gestion des relations au sein de l’entreprise, aussi bien que dans l’économie sociale au sens plus large, la valeur donnée à chaque individu est forte. «Cela se ressent immédiatement. Ce n’est peut-être pas un atout de compétitivité mais un atout sociétal… Quoique, si l’on fait en sorte que notre personnel se sente bien, son travail n’en sera que meilleur», conclut-il.

A bon entendeur.

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