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Le Bois Balon – un bois pour tous et toutes au cœur de la Wallonie

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Il y a des accompagnements qui ne ressemblent pas aux autres. C’est le cas du projet de rachat du Bois Balon à Genappe, porté par plusieurs personnes qui ont décidé de venir frapper à la porte de SAW-B. Nous les avons épaulés sur la création de la structure juridique adéquate, la définition de leur système de gouvernance et sur le lancement d’une levée de fonds (très fructueuse). Finalement, la co-construction de ce projet s’est révélée plus riche que la demande de départ. Pourquoi ? Vous le découvrirez dans cet article ! Nous avons réalisé cette interview croisée entre notre collègue Mathilde Jacquet, conseillère et accompagnatrice d’entreprises sociales chez SAW-B, et de Guido Latre et Jean-Paul Minon, deux administrateurs de la société coopérative du Bois Balon.

 

L’histoire démarre à Bousval qui abrite le Bois Balon, co-propriété d’une famille établie depuis longtemps dans le village. Légué dans un premier temps comme héritage familial, le bois a rapidement connu des abus : squatteurs, tapage sonore et détritus au sol. La famille Balon a dès lors voulu s’en débarrasser. C’est là qu’intervient Guido Latre, voisin d’une des copropriétaires. Il a dans un premier temps tenté de convaincre la commune de racheter le bois mais sa demande a été refusée. La commune a néanmoins contrebalancé en octroyant une certaine somme pour le projet. Somme qui a servi à financer l’accompagnement de SAW-B.

 

Le Bois Balon, un rôle social au cœur du village

Avant d’entamer un projet comme celui du Bois Balon, il faut définir sa vision, ses missions et les objectifs. « La famille Balon a toujours été très accueillante, notamment par rapport aux enfants du village. D’ailleurs, le bois se situe à quelques pas de l’école et pendant des décennies, les Scouts s’y retrouvaient chaque semaine. Le Bois jouait un réel rôle social au cœur du village, lien qu’on voulait garder » raconte Guido Latre. En tant que responsable des groupes de citoyens qui s’occupent des centaines de kilomètres de sentiers de la région, il a suffi qu’il y lance un appel à assistance pour que quelques personnes expriment leur enthousiasme et leur volonté de collaborer avec lui sur le projet. Un peu plus tard, l’appel a été également relayé dans le petit journal de Bousval. C’est en le parcourant que Jean-Paul entend parler de la création du collectif « les amis du Bois Balon ». « Je les ai contactés par téléphone pour leur proposer mon aide. Je suis retraité donc j’ai du temps à y consacrer. J’ai rejoint le groupe vers le mois de janvier 2021 et j’ai commencé à participer aux réunions avec SAW-B ».

 

Créer une structure juridique … et plus encore

« Nous avions pour mission de les aider à créer leur structure juridique dans l’optique de racheter le Bois Balon. Au départ, nous avons travaillé sur les statuts et la gouvernance mais finalement nous avons fait plus que ça » nous explique Mathilde Jacquet avant de continuer : « Ils étaient face à des défis très différents : peu d’expérience dans la constitution d’une structure juridique et dans les règles de gouvernance participative. Nous les avons aidés à avoir un modèle et à être en adéquation avec les coopérateurs qui ont acheté ce bois ». Après un accompagnement de quelques mois uniquement en visio à cause du covid, Mathilde et Jean-François Herz (le second accompagnateur) se sont rendus chez le notaire avec l’équipe des Amis du Bois Balon. Grâce à l’investissement et la disponibilité sans faille du collectif et l’intégration de SAW-B dans le projet, tout était presque parfaitement ficelé. « C’est rare qu’on aille autant au bout d’un projet ! La collaboration était très fluide. Ils ont pris les choses en main, se sont organisés, et ont mobilisés les gens » ponctue Mathilde, visiblement ravie.

Un accompagnement en communication : une première pour SAW-B

Afin de mobiliser une coopte locale, SAW-B a insisté sur la création d’une campagne de publicité. Le slogan « Préservons le Bois Balon » a rassemblé de nombreux partisans au projet et a permis de financer la campagne de crowdfunding en un temps record ! Un « actionnariat social » comme le nomme Jean-Paul. Une personne (Hilde) a pris en charge l’aspect communicationnel du projet, a créé un site internet et s’est emparée des réseaux sociaux. Très vite, une image de marque particulière a émergé et est toujours très active aujourd’hui. Mais la communication se menait aussi de front et en réel ! « Nous avons commencé avec nos petits bras et nos grandes langues en organisant des séances d’information sur la place du village et Guido en a parlé lors de balades sur les sentiers de la région. Nous avons vécu des hauts et des bas, parfois cela ne donnait rien. Mais ce qui nous a fortement aidés au départ, c’est l’écho que nous avons eu dans la presse locale. Cela a vraiment fait progresser la levée de fonds » poursuit Jean-Paul. La société coopérative a récolté 72 325 €, soit suffisamment pour l’acquisition du bois !

 

Un appui indispensable : la famille Balon

Le but social de la coopérative est accentué par le fait que les parts ne sont pas chères, et donc accessibles au plus grand nombre, même aux plus jeunes. Guido explique avec enthousiasme : « Nos enfants peuvent aussi participer au projet via des parts de 25  euros financées par eux-mêmes ou par leurs parents » Cette initiative est en adéquation avec la volonté de la famille Balon de préserver son bois, un lieu ouvert à tous et toutes. « La famille aurait pu vendre le bois un an et demi plus tôt. Il y avait déjà deux candidats et le prix offert était plus élevé que le nôtre ». Pas question donc de céder les quelques hectares à un investisseur privé. « Notre plan financier tenait la route. La famille Balon a aussi aidé en nous vendant le bois à un prix correct et en nous donnant le temps de réunir les fonds nécessaires. Ce qui ne se fait pas en un jour. Ils nous ont fait confiance et ont signé très tôt la convention de vente. Nous étions donc sûrs d’acquérir juridiquement le bois. C’est important vis-à-vis des coopérateurs et futurs coopérateurs » enchaine Jean-Paul.

 

Coopérative ou asbl ? De l’importance du choix du « véhicule »

Jean-Paul prend directement la parole lorsque nous posons la question de savoir quels ont été les apports de SAW-B dans le projet du Bois Balon : « Nous avons mené une réflexion fondamentale : quel type de « véhicule » choisir ? Il était difficile de savoir si le meilleur était la coopérative ou l’asbl. SAW-B a bien fait décanter les choses en expliquant les possibilités de chacune d’entre eux et nous a aidés à conceptualiser le projet qu’on voulait. Nous avons mis en place un plan financier qui colle à la réalité, ce qui nous a permis de structurer les démarches d’achat et de gestion future. Le troisième aspect important était la définition claire des axes de communication. Les slogans ont été essentiels et bien perçus par la population. Ils ont créé un mouvement d’union ».

Le petit plus de Guido et Jean-Paul ….

« SAW-B fait un travail formidable en rendant possible ce genre d’initiative. C’est important d’avoir un bois pour les enfants, pour les familles, pour la société et sur le plan social. Walibi, ce n’est pas pour tout le monde ! »

 

 

Pour aller plus loin:

  • Pour vous aussi être accompagné·e dans votre projet, contactez notre équipe via entreprendre@saw-b.be
  • Envie de venir coopérateur·trice du projet? C’est par ici

 

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