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Remorquable – Le tout à vélo, solidaire et convivial.

Remorquable_site

Les plans d’aménagement de Bruxelles rendent de plus en plus compliqué la circulation en voiture, alors que les embouteillages sont déjà omniprésents. Les déplacements à pied, à vélo ou en transport en commun deviennent presque obligatoires dans la métropole. Mais comment faire pour transporter des courses ou de grands volumes? Et peut-on développer l’aspect social et convivial autour du vélo? Rencontre avec Remorquable.

 

Une remorquothèque, voilà ce que propose Remorquable. Un peu comme à la bibliothèque, grâce à un principe d’abonnement au mois ou à l’année, vous pouvez emprunter des remorques à vélo dans de nombreux lieux et les y remettre pour les autres utilisateurs. Il s’agit d’un prêt car vous êtes membres d’un réseau et vous n’effectuez pas une location à l’unité.

L’entreprise Remorquable, elle, est récemment devenue membre de SAW-B. Elle souhaite rencontrer et de faire du lien avec d’autres acteurs·rices de l’économie sociale. Nous sommes allés à la rencontre de Frédérique, la coordinatrice de l’ASBL.

 

L’origine du projet

L’idée de créer Remorquable est venue d’un groupe d’étudiant·es de l’ULB qui participait à un voyage à vélo en 2018. Ils ont pu expérimenter l’acheminement du tout par vélo, à travers les fameuses remorques. En faisant le lien avec l’ASBL Tournevie, qui mutualise du matériel de réparation comme une bibliothèque, Remorquable est née.

Rapidement, le projet s’est vu soutenu par l’ULB pour la construction des premières remorques. Ensuite, Bruxelles Mobilité l’a repéré et a conseillé un appel à projet auquel l’entreprise a répondu, ce qui a amené les premiers financements. L’objectif ? Ouvrir 20 à 25 lieux de location et produire un certain nombre de remorques.

 

Les financements

L’ASBL s’adresse à toutes celles et ceux qui ont besoin de transports pour les déménagements et autres besoins volumineux. Mais Frédérique est bien consciente que le projet reste dépendant des subsides. « Notre projet s’inscrit dans une volonté de solidarité et veille à être accessible à chaque personne, grâce à des tarifs adaptés. C’est une de nos valeurs fortes, la convivialité et l’accessibilité. On serait ravis si l’initiative était reprise par des communes, un peu comme les villos. Sans les subventions ça ne pourrait pas être aussi accessible.» L’appel à projet s’arrête en juin de cette année, Frédérique et ses collègues passent donc une bonne partie de leur temps à prospecter pour d’autres soutiens publics. « Le gros enjeu des associations c’est de financer les postes structurels, et ça l’était jusqu’à présent mais on va arriver à la fin de notre financement. »

Par ailleurs, au-delà de la location de remorques qui est le cœur de l’activité, les subsides permettent aussi d’autres activités pour renforcer les valeurs de convivialité et la connaissance des publics. Il y a par exemple un atelier de réparation mobile, une remorque avec un four à pizza, une remorque Karaoké et aussi une autre qui permet de faire des photos en argentique et de les tirer directement. Tout cela permet un grand nombre d’animations auprès d’un large public, souvent composé d’enfants.

 

Des liens multiples

« L’aspect social et convivial est primordial » insiste Frédérique, et cela se traduit aussi par de nombreux liens avec d’autres associations. Par exemple avec des collectifs plus militants, pour lesquels Remorquable aide à transporter le matériel pour des manifestations. Il y a aussi les coopérations avec de nombreux lieux alternatifs, notamment pour voir s’il est possible d’y stocker les remorques. « La location est assez autonome, ça ne leur demande pas beaucoup de travail en plus ». En effet, un système de réservation en ligne donne accès à un code, celui du cadenas, qui permet d’aller chercher soi-même sa remorque. «Ceux qui refusent, c’est généralement parce qu’ils n’ont pas assez de place.» Ces échanges permettent de développer des synergies qui vont encore renforcer les liens.

 

Et après ?

Remorquable compte bien continuer sur sa lancée. L’entreprise a déjà des vélos électriques et est en réflexion sur la manière dont elle va les mettre à disposition. Elle va aussi continuer à déployer des lieux d’emprunts, le cœur de son activité. Elle voudrait également développer des partenariats avec des maisons de jeunes pour leur apprendre à rouler à vélo.

Le projet a aussi une ambition plus vaste! «Clairement, la remorque est un outil qui répond aux enjeux des gaz à effet de serre. Et c’est aussi une manière d’ouvrir les imaginaires, comme l’envie d’organiser un événement totalement sans voitures, on montre que c’est possible. Après on est aussi conscients que ça n’est pas adapté à tout, il y a des lieux dans Bruxelles plus peuplés où c’est plus compliqué de stocker la remorque, etc. Mais on veut faire prendre conscience que c’est une alternative. »

Pour eux, le projet est destiné à essaimer. D’ailleurs l’ensemble du dispositif est en open source, pour que ce soit réplicable partout, et remettre en question la notion de propriété, privilégier l’usage à la propriété. Au niveau bruxellois, le projet rencontre déjà un certain succès, avec 80 membres, un nombre en constante augmentation ainsi que celui du nombre de réservations.

Intéressé·e ? N’hésitez pas à devenir membre de Remorquable ou à participer à leurs animations qui sont référencées sur leur site : https://www.remorquable.be/fr/

 

 

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