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Reload Yourself – Allo docteur? J’ai mal à mon entreprise.

Reload interview

Faire des analogies médicales quand on évoque un projet entrepreunarial, c’est assez original. Quand on parle de Reload Yourself, c’est pourtant tout à fait approprié, même s’il n’a rien avoir avec le domaine de la santé. Après avoir échangé avec Caroline Sclapari, si je devais expliquer en une phrase ce que fait Reload, je dirais « Mieux vaut prévenir que guérir ».

 

Tout part d’une présentation à Hub Brussels d’une initiative catalane de reprise d’emploi, Reempresa. Jean-Olivier Collinet, administrateur délégué de Job Yourself aime l’idée. La crise Covid est là et la question du maintien de l’emploi prend un sens bien différent au cours de cette période. En octobre 2020, soutenu par le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, Jean-Olivier Collinet et Caroline Sclapari lancent Reload, une coopérative de repreneuriat et de relance d’entreprises.

«L’idée est de ne pas seulement créer de l’emploi mais de maintenir ceux qui existent en aidant les entreprises en difficulté, agir avant la faillite. Une personne qui traverse une faillite, c’est bien sûr une situation économique difficile, mais pas seulement. C’est aussi des difficultés humaines, psychologiques, sociales.», explique Caroline Sclapari. Une faillite n’arrive pas du jour en lendemain. De nombreux problèmes ont jalonné les mois précédents et la personne va mettre du temps à se remettre et récupérer, à être capable de retrouver un emploi avec parfois une difficulté supplémentaire si elle passe du statut d’indépendant à celui de salarié.

Prévenir la faillite. Favoriser la reprise d’une entreprise. Ce sont les deux objectifs que se fixent Reload Yourself.

 

Une méthode d’accompagnement unique.

Chez Reload, tout commence par un entretien individuel d’une heure trente. C’est le passage obligé et nécessaire pour évaluer la demande et/ou le besoin, pour déterminer si un chemin ensemble est possible. «On évoque déjà des choses précises. On aborde les dimensions humaines, financières et stratégiques. Est-ce que la confiance peut s’instaurer de part et d’autre? Est-ce que la personne est à l’écoute? Nos accompagnements s’appuient sur une approche individuelle plus adaptée à ce type de situation. Et notre conseil est parfois d’arrêter et de les renvoyer vers les bonnes personnes.»

«On fonctionne beaucoup avec les prescripteurs (1819 – Hub), on bosse avec eux, pour toucher directement les entrepreneurs et les réseaux d’entrepreneurs, toucher les juges, les médiateurs. Il y a un travail en amont. Les prescripteurs, avocats ou experts pourraient nous voir comme des concurrents, mais l’approche est complémentaire. 60% des personnes qui viennent chez nous ont été envoyées par Hub Brussel.» Agir avant que la situation soit irréparable, c’est un des défis majeurs de Reload. Ils organisent d’ailleurs une journée pour aller à la rencontre de ces entreprises le 26 juin à Bruxelles.

L’autre spécificité de Reload, c’est ce que nous pourrions appeler l’approche à 360°. Pour reprendre une entreprise, ou si elle a des difficultés, il faut rencontrer différents experts. Chacun a son champ de compétences spécifiques. A Reload, on trouve une expertise globale. «Nous mobilisons des experts dans tous les domaines pertinents: juridique, fiscalité, stratégie, gouvernance, gestion… dont certains sont eux-mêmes des entrepreneurs.»

Quand on lance une entreprise, on maitrise des compétences métiers (boulangerie, plomberie, textiles…), mais pour monter une entreprise au 21ème siècle, il faut des compétences en gestion, en communication, en marketing, en ressources humaines, en comptabilité… Et c’est souvent sur ces compétences connexes que les difficultés apparaissent. L’approche à 360° vient aussi répondre à cette réalité. Rassembler des expertises de ce niveau n’est pas simple en soi. Ils ne sont pas tous salariés par Reload et ce serait impossible d’avoir ce niveau d’expertise internalisé avec des rémunérations à la hauteur. Les experts choisissent aussi de s’investir dans Reload avec des objectifs humains avant tout.

 

Quel lien avec SAW-B et l’économie sociale?

Il y a deux liens principaux entre Reload et l’économie sociale. Nous venons parler d’expertise, c’est notre premier lien avec SAW-B. Jean-François Herz, conseiller et co-directeur de SAW-B, fait partie du pôle d’experts de Reload. Il est là pour accompagner des projets en économie sociale qui se présentent chez Reload et travaille en co-accompagnement avec une personne de Reload.

Pour Jean-François, «C’est enthousiasmant de travailler avec Reload. On est là pour sauver une entreprise. C’est un vrai challenge, il faut revisiter en profondeur un modèle. Redonner de l’énergie ou de l’espoir mais ça ne marche pas toujours parce que, parfois, on arrive trop tard.

Reload est vraiment innovant. C’est nouveau de rassembler plein de structures autour d’un projet comme celui-ci, de faire travailler ensemble des experts de domaines si variés. Bravo à Jean-Olivier, à Reload et au gouvernement de soutenir. C’est une vraie inspiration pour reproduire le modèle en Wallonie.»

Le second lien, c’est d’avoir choisi dès le départ d’inscrire Reload dans une dynamique d’économie sociale (ES). Caroline ajoute : «Pour moi, il était important que ça s’inscrive dans l’ES. Jean-François était sur le projet dès le départ pour réfléchir sur cette dimension. Comment inscrire le projet dans la dynamique ES ? C’était une des conditions de démarrage. Par la suite, dans les accompagnements, il y a des experts avec des logiques éloignées de l’ES et c’est important d’apporter cette logique différente.»

Si votre entreprise est en difficulté, ne restez pas seul ! Mieux vaut prévenir que guérir.

Pour en savoir plus: site de Reload Yourself.

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