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ÉVÉNEMENT – Les marchés publics, levier pour l’économie sociale et pour la transition vers un développement durable.

Ce 11 avril, près de 200 personnes se sont réunies à Namur à l’invitation du Service public de Wallonie et de SAW-B. Ce n’était pas 200 personnes au hasard mais un mix quasi parfait entre des acheteurs publics et des entreprises d’économie sociale. Au menu de cette belle journée: faciliter la rencontre entre ces différents acteurs pour favoriser l’intégration de clauses responsables* (sociales, environnementales, éthiques et circulaires) dans les marchés publics.

 

Pourquoi cette rencontre marchés publics et économie sociale est-elle indispensable?

Plus de 10% du PIB est issu de la commande publique. Construire des routes et les éclairer, chauffer des bâtiments et en assurer le nettoyage, proposer un catering et aménager des locaux, voilà quelques exemples de marchés publics passés tous les jours, ou presque, par des administrations locales, régionales, fédérales, des réseaux d’enseignement… auprès d’entreprises. L’économie sociale participe à ces marchés, mais elle pourrait le faire davantage.

Pour y arriver, l’intégration de clauses responsables est essentielle tant pour permettre aux entreprises d’économie sociale de faire valoir leur plus-value que pour les acheteurs, pour favoriser des commandes plus respectueuses des enjeux sociaux et environnementaux.

 

Au programme: speedmeeting, ateliers pratiques et partage d’informations.

Entra, Oxfam België/Belgique et Retrival scrl sont venus témoigner pour expliquer sur quels secteurs, quels types de travail et sous quelles clauses ils ont déjà eu l’occasion de répondre à des commandes publiques mais aussi… comment cela s’est déroulé.

 

Ensuite, « oui mais euh, c’est pas possible votre truc, là, on n’a pas le temps… » La compagnie Tadam a surfé, en mode « improvisation », sur les clichés qu’ont les acteurs les uns des autres!

 

Lors d’un atelier pratique, acheteurs et entreprises d’économie sociale devaient construire ensemble le meilleur cahier des charges responsable, par secteur d’activités. Un exercice qui a mis en lumière les freins, réticences mais aussi méconnaissance des réalités et « mauvaises » interprétations de chacune des parties.

 

L’après-midi fut marquée par un enthousiaste speedmeeting par thématique sectorielle. L’occasion pour les acheteurs publics d’exposer leurs besoins et pour les entreprises d’économie sociale d’expliquer leurs offres de services.

En parallèle :

  • un stand Marchés publics du SPW, qui permettait aux participants de poser leurs éventuelles questions juridiques.
  • un stand des différentes fédérations (SAW-B, Concertes, Interfédé, InitiativEs, Eweta, Ressources), qui permettait de s’informer davantage sur l’offre globale des services disponibles au sein de l’économie sociale et sur les outils et accompagnements dans la mise en relation**.

La journée s’est clôturée par les discours de Jean-François Herz, co-directeur de SAW-B, et Christie Morreale, Ministre wallonne de l’emploi et de l’économie sociale.
Place après aux échanges autour d’un verre et des petits plaisirs concoctés par Le Perron de l’Ilon.

 

S’il fallait retenir 3 points…

Trois points importants ont émergé lors de cette journée:

  1. un réel besoin de prospecter et d’être prospecté.
  2. l’importance d’envisager les marchés publics comme un levier: un levier pour l’économie sociale et un levier pour le développement économique tout en favorisant l’intégration des enjeux sociaux et environnementaux.
  3. une vraie préoccupation des acheteurs, citoyens et politiques, aux enjeux sociaux et environnementaux: le dynamisme de cette journée en est la preuve!

Au-delà de ces trois points, il faut aussi souligner:

  1. l’importance de la facilitation**,
  2. et la nécessité d’approfondir la connaissance à un niveau territorial et sectoriel, avec les acteurs de l’économie sociale et par l’organisation de ce type de rencontres.

 

Témoignages.

Mais, finalement, qui peut mieux parler de cette journée que les participant·es !?…

Rémi d’Ecodipar: ”J’ai découvert que la Région wallonne avait un portail spécifique pour les marchés publics. C’était aussi une belle piqûre de rappel par rapport au fait d’être plus commercial, que pour être prospecté, il faut d’abord prospecter.”

Mireille, représentante de la commune d’Assesse: ”J’ai tout appris et je n’ai croisé que des gens positifs, qui croient dans ce qu’ils font. Je repars avec l’envie d’inclure des clauses dans nos marchés publics et le défi de faire évoluer les mentalités pour que tous, on ait envie de s’y mettre! »

Marie de Wallonie-Bruxelles Enseignement : « Ma collègue et moi, on connait très bien et on réalise de nombreux marchés publics. On est familières avec les clauses environnementales et circulaires mais on a découvert, aujourd’hui, les clauses sociales et éthiques. On fera très certainement appel à l’Economie sociale dans le futur. On repart avec des infos mais aussi les coordonnés de SAW-B et de tout un tas d’entreprises. »

Rochdi du SPF: « J’ai appris que, contrairement à ce que je pensais, il y a énormément d’acteurs dans une multitude de secteurs. J’ai également aimé les échanges avec mes pairs, pour confronter les points de vue, les bonnes pratiques, leur façon d’appréhender les choses. Dans l’exercice à réaliser entre adjudicateurs et adjudicataires, il est ressorti que plusieurs entreprises avaient une difficulté d’interpréter certains termes utilisés lorsqu’on définit le marché car ce sont des termes juridiques et économiques. Ils ne les comprennent pas et choisissent alors de ne pas répondre tout simplement… Il y a donc un travail à faire de part et d’autre pour dépasser cela. Et, aussi, on a soulevé que bien souvent les sanctions sont des freins possibles à la remise des offres. Nous, acheteurs publics, on les voit comme des garanties dans l’intérêt de la collectivité mais les entreprises les voient comme une menace et préfèrent ne pas rentrer un marché. J’espère qu’il y aura d’autres journées comme celles-ci pour qu’on se comprenne et qu’on aborde ensemble ce qui peut parfois bloquer. »

Paul de Coopeos: « On a déjà rentré des marchés, et un des freins que j’ai pu exprimer aujourd’hui est parfois la lenteur du processus de décision des acheteurs qui engendrent des problèmes de timing. J’ai passé une superbe journée, très intéressante pour les contacts. J’ai été fort intéressé d’avoir le point de vue des acheteurs et de comprendre les contraintes auxquels ils sont soumis, leurs guidelines. On se rend compte que les acheteurs sont prêts à changer et qu’ils ne sont pas ‘si figés’ que ça… c’est une belle motivation pour l’avenir. »

 

Bref, cette rencontre fut une vraie réussite, et nous espérons déjà vous donner rendez-vous l’année prochaine! Inscrivez-vous à notre newsletter pour ne pas manquer l’info!

 

Galerie de photos. 

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Une organisation de SAW-B, Solidarité des Alternatives Wallonnes et Bruxelloises et du SPW avec le soutien des Acteurs de l’économie sociale.

* Pour en savoir plus sur les clauses responsables, découvrez notre analyse.

** L’intégration des clauses responsables ne se fait pas toute seule. Il est nécessaire d’avoir des courroies de transmission, des facilitateurs qui peuvent faire se rencontrer les acheteurs publics et les acteurs de l’économie sociale. Vous représentez un pouvoir adjudicateur et vous souhaitez intégrer des clauses sociales dans vos marchés publics ? Ou en tant qu’entreprise, vous voulez répondre à un appel d’offres qui intègre des clauses sociales ? Membre des réseaux wallon et bruxellois des Facilitateurs Clauses sociales, nous vous conseillons pas à pas pour contribuer à une société plus responsable.

Photos ©SPW – A.Coppens et ©SAW-B – Estelle Mahieu

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