MEMORANDUM – Nos propositions concrètes pour le déploiement de l’économie sociale et solidaire.

La plupart d’entre nous connaissent l’effet Pygmalion, prophétie autoréalisatrice qui génère une amélioration des performances d’un sujet en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement. On connait moins bien son contraire, l’effet Golem, selon lequel des attentes moins élevées provoquent de moins bonnes performances.

L’économie sociale, d’une certaine manière, souffre un peu de cet effet Golem. Nous sommes appréciés, «on nous aime bien», on reconnait notre utilité et notre travail, mais on ne croit pas vraiment en nous. En tout cas, pas dans notre capacité à être un acteur économique à part entière.

Nous sommes difficiles à cerner en raison notamment de nos particularités et de notre diversité. Tout en ressemblant à d’autres acteurs, nous construisons hors des murs, avec la volonté pour certains interlocuteurs de vouloir nous faire rentrer dans des cadres plus formels, d’adopter des comportements qu’ils connaissent, qu’ils comprennent.

Professionnalisez-vous ! Pensez grand ! Changez d’échelle ! Garantissez-nous un rendement à deux chiffres ! On investit davantage alors on doit avoir plus de poids ! Ces injonctions font partie des remarques que l’économie sociale entend régulièrement. Soyez différents mais surtout faites comme les autres, en quelque sorte.

Ces mots, nous les avons entendus plus d’une fois, encore récemment. Ils nous frustrent, nous irritent et nous dépitent parfois. Heureusement, nous ne sommes pas de nature à baisser les bras. Autrement, nous n’aurions pas choisi de développer, soutenir ou travailler dans l’économie sociale.

Partant de ces constats, nous avons décidé qu’il était temps de changer le regard porté sur nous et de vous inviter à changer de focale : croyez en nous, mettez toutes les chances de notre côté, faites de nous vos partenaires dans le développement économique et vous verrez comme l’économie sociale va se déployer !

Pour vous, les risques d’y perdre sont faibles. POUR NOUS, CELA PEUT TOUT CHANGER.

En tant que fédération couvrant tout le champ de l’économie sociale et rassemblant tant des responsables d’entreprises que des travailleurs et travailleuses de première ligne, SAW-B construit
depuis sa création des ponts entre des personnes, des entités, des mondes habituellement mis en opposition. Nous portons, en soutien aux acteurs qui composent la diversité de l’ES, des revendications sectorielles et transversales. Mais celles-ci ne peuvent prendre leur ampleur qu’en tenant compte de deux mesures structurelles essentielles pour le déploiement d’une économie
sociale au service de l’avenir.

1. Des référents économie sociale dans les cabinets ministériels et dans les administrations tout en renforçant la direction de l’économie sociale.
2. Des acteurs de l’ES consultés et impliqués auprès des organismes économiques et financiers publics et parapublics, locaux et régionaux.

Ces deux mesures, neutres financièrement, sont centrales pour reconnaitre l’économie sociale, mais surtout pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la réponse aux enjeux sociaux et environnementaux actuels et à venir. Cette place est aujourd’hui reconnue au niveau mondial et européen et les gouvernements sont invités à développer une politique forte dans ce domaine.

Dans le même ordre d’idée, SAW-B plaide, comme cela se fait en France, pour l’élargissement de la notion d’économie sociale à l’économie sociale ET solidaire (ESS). Ce changement d’appellation visibilise les acteurs solidaires de l’ESS et favorise une meilleure compréhension internationale. Elle permet en outre de valoriser le rôle économique joué par de nombreux acteurs de la solidarité tout en renforçant l’engagement démocratique de ces structures.

Ensemble, soyons les pionniers de cet avenir économique, social et environnemental ! Faisons plus et mieux, ensemble.

Jean-François Herz et Quentin Mortier
Co-directeurs de SAW-B

Pour lire notre mémorandum complet, c’est par ici!